dimanche 7 novembre 2010

Premiers pas...

J’suis pas une fille d’la ville, je l’ai jamais été et je crois que je le serai jamais. Je pense que je réussirai jamais à duper complètement les gens, ça se voit dans ma manière de toujours lever les yeux. Je marche dans les rues de Montréal comme quand j’avais 5 ans dans le rayon des Barbies au Zellers… Pis ça c’est même pas quand j’me promène dans les beaux quartiers, non non, Outremont pis Westmount c’est pas ma tasse de thé. J’vous parle d’Hochelaga, le quartier que j’ai appris à aimer malgré moi.

C’est quelque chose qui s’explique pas vraiment, j’essaie de marcher jusqu’au métro ou au dépanneur sans avoir l’air dépaysée, mais j’ai quand même l’air d’une touriste. Mon bout préféré c’est la p’tite ruelle que j’emprunte tous les jours pour me rendre à ma station de métro. Cette ruelle là à certains moments de la journée en particulier je dirais…

En ordre, mon moment préféré je dirais que c’est au coucher du soleil, à ce moment-ci de l’année quand le soleil commence à descendre vers 17h. Y’a comme un jeu de lumière avec les blocs appartements, les clôtures rouillées et les quelques vieilles voitures cabossées stationnées toute croche. C’est beau. Y’a un jeu de lumière semblable le matin, très tôt quand le soleil vient de se lever…mais honnêtement, croyez-vous vraiment que je suis debout à cette heure là?

Y’a le moment de traverser la ruelle tard le soir, quand il fait très noir. On vient de descendre du métro, encore un peu fébrile de la soirée au centre-ville, encore un peu essoufflée parce qu’on a couru pour prendre le dernier métro, tsé, ben trop paumée pour un taxi! Pis là, comme dans les films y’a un chat noir qui passe, karma’s a bitch!

L’autre soir ça m’est comme venu à l’esprit. Je revenais d’une de ces soirées là d’ailleurs. J’ai pensé : « Y’a quelque chose de magique qu’on ressent dans Hochelaga qu’on retrouve pas ailleurs. Y’a de quoi de mystérieux… » Tsé l’idée qu’on se fait de la « villes », ceux qui viennent d’une p’tite ville comme moi comprennent peut-être ce que je veux dire, on se fait une idée de ce que c’est vivre en ville. On a une image des ruelles montréalaise et ce à quoi ça devrait ressembler. C’est à cause des films, je crois…Ben cette image là de fond de ruelle avec les poubelles et les vieilles portes de garage, c’est exactement l’image que j’ai de mon nouveau quartier quand je marche la nuit. Ça fait que je suis comme moins dépaysée, comme si j’avais toujours su c’était comment traverser une ruelle d’Hochelaga.

Ça me fait du bien de rêver dans la ruelle, les cinq grosses minutes que le trajet me prend. Cinq belles minutes de ma journée, peut-être dix si je décide de revenir le soir.

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