vendredi 19 novembre 2010

Les dernières nuits

Je pense que tout va trop vite.

Le cours de cet après-midi a été prolifique. Je pleurais discrètement tous les échecs qui m'ont traversé durant les deux ou trois dernières années et je réalise que non, ça va vraiment pas bien, et que non, ça ne peut pas incomber uniquement à la responsabilité de novembre, définitivement pas. Ça fait un peu de bien de juste accepter ça, accepter que ça feel pas.
On peut l'accepter mais le plus dur reste de comprendre. Pourquoi je me sens comme ça, qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi - c'est pas nouveau mais particulièrement ces dernières semaines...ces derniers mois.
J'ai cru qu'en allant ailleurs physiquement, ça m'y amènerait aussi en dedans. Je croyais que je me réveillerais un matin dans mon lit et que tout irait bien, je voyais ça bordé de lumières, je voyais ça céleste comme moment, je tombe de haut. On m'a dit aujourd'hui que je suis naïve et ça m'a offusqué sur le coup mais à bien y penser oui, je suis naïve parce que je pensais vraiment que ça arriverait, l'illumination, la guérison, le frère André ou je sais pas quoi. Ridicule.
Je réalise que même si j'avais déménagé en Chine, je ne me sentirais pas mieux. La solution à mes bébittes est pas là-bas, quel qu'il soit. Elle est ici-et-juste-en-moi.
J'aimerais que quelqu'un me prenne par la main et me fasse danser un peu, comme ça, juste pour le plaisir de tourner. J'aimerais qu'on m'invite à boire un café et que finalement, on me laisse pleurer de manière incohérente sans chercher à jouer à la psy, juste me laisser pleurer et m'écouter radoter des je m'excuse je sais vraiment pas pourquoi je pleure, hocher la tête en souriant, ne pas dire que c'est pas grave parce que oui ça l'est, tout le monde le sait que c'est grave mais personne ose vraiment me le dire parce que ben oui, moi aussi je le sais que j'ai l'air déprimée.
Ce qui me fâche vraiment c'est les causes inconnues. C'est comme du brouillard partout, du brouillard sur ma tête, pas vraiment dans ma tête c'est plus haut que ça, ça plane par-dessus moi et ça m'empêche d'émerger, un brouillard dense dans lequel on ralentit, on arrête pas vraiment mais on a la visibilité réduite presque au néant.
Mes parents chuchotent dépression comme si c'était un mot interdit et que la foudre allait s'abattre sur nous si on le répétait trop fort devant témoin et moi je n'en sais rien.
Je sais juste que je suis en train d'organiser mon départ d'Hochelaga et que même si ça me brise le coeur, je sais que c'est la bonne décision à prendre.

2 commentaires:

  1. Petite Fille19.11.10

    Il faut pas avoir peur d'aller mal, je veux dire, ça arrive. La déprime, les mauvaises passe, la dépression, ça existe et c'est pas honteux.

    Si je peux te donner un conseil pour avoir vécu une situation similaire, prends un rendez-vous avec un psy, juste une séance pour commencer et vois si ça peut t'aider. Personnellement, ça m'a vraiment fait du bien et NON ce n'est pas honteux de consulter, au contraire, ça démontre juste un goût de t'en sortir ;) Et à la différence des amis ou de la famille, le psy a du recul et de la distance et il te donnera pas des conseils quétaines de matante! J'en connaît une très bonne, écris moi si tu veux ses coordonnées, mon adresse est sur mon blog.

    Bonne chance!

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  2. Amélie, c'est une grosse grosse peine d'amour. J'ai vécu la même chose. Aimerais-tu aller voir la polonaire à 100 piasses pour en parler un peu? Elle fait des miracles avec les mots, sans médicament!

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