mercredi 24 novembre 2010

Du brouillard sur la tête

L'appart est un peu amputé. Il reste juste les assiettes et les gros meubles, les chaudrons et les petites peines entassés dans un coin. Il faudra que quelqu'un prenne ma place le plus tôt possible, j'imagine.

J'ai pas encore sous-loué, mais ça s'en vient.
Le reste de ma vie a repris sa place à Valleyfield pis moi je flotte quelque part entre l'incompréhension et le soulagement.

Je suis une girouette de blog, mais je m'en vais d'ici, pour milles et une raison.

Suivez-moi là-bas !

http://dubrouillardsurlatete.blogspot.com

C'est mon nouveau chez moi.
J'y suis pas vraiment mieux mais je me repose et j'espère un jour comprendre pourquoi tout ça arrive à ce moment-ci de ma vie.

Oh well.
Peut-être pas, aussi.

dimanche 21 novembre 2010

Je suis arrivée samedi midi à l'appartement, même pas regardé autour de moi, je suis entrée et j'ai dis bonjour à un appartement vide, je pense qu'il était vide mais je soupçonne ma coloc d'avoir été dans sa chambre tout le long de l'opération, j'ai pas cogné je voulais pas vraiment insister - même si ça fait de moi quelqu'un de sauvage qui n'affronte pas la réalité.

J'ai même pas fait le tour, j'ai vidé le contenu de la grosse armoire dans des sacs à poubelle noirs, les gros Glad massifs, tous mes vêtements et souliers et sacoches et accessoires. En trente minutes j'avais vidé les bureaux aussi. J'ai ouvert très grand la fenêtre et j'ai empli la pièce d'air froide, je voulais pas sentir l'encens que ma coloc avait dispersé un peu partout, des bâtons allumés pour me rappeler sa présence, j'avais un peu mal au coeur, je voulais encore plus partir.
Mes parents sont venus m'aider et on a emplié silencieusement les boîtes et les sacs dans le corridor. La chambre était vide et toute ma vie se tenait là, en équilibre préciare mais en équilibre quand même. Je pense que je n'étais même pas triste, j'imagine que c'est le signe que c'est pour le mieux, tout ça.
Ça me semblait tellement beau, Montréal, la vraie vie, les partys, l'appart...
Ma mère me dit, mais pourquoi tu tenais à partir tant que ça ?
J'hausse les épaules je n'ai rien à répondre de concret, je pensais que ça règlerait mes problèmes, je pensais que j'avais besoin de changement, tsé...un gros changement.
Ma mère hausse les épaules à son tour, tu sais, ce printemps, on peut juste...redécorer ta chambre et la repeinturer, si tu veux.
Je me presque mise à pleurer.

vendredi 19 novembre 2010

Les dernières nuits

Je pense que tout va trop vite.

Le cours de cet après-midi a été prolifique. Je pleurais discrètement tous les échecs qui m'ont traversé durant les deux ou trois dernières années et je réalise que non, ça va vraiment pas bien, et que non, ça ne peut pas incomber uniquement à la responsabilité de novembre, définitivement pas. Ça fait un peu de bien de juste accepter ça, accepter que ça feel pas.
On peut l'accepter mais le plus dur reste de comprendre. Pourquoi je me sens comme ça, qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi - c'est pas nouveau mais particulièrement ces dernières semaines...ces derniers mois.
J'ai cru qu'en allant ailleurs physiquement, ça m'y amènerait aussi en dedans. Je croyais que je me réveillerais un matin dans mon lit et que tout irait bien, je voyais ça bordé de lumières, je voyais ça céleste comme moment, je tombe de haut. On m'a dit aujourd'hui que je suis naïve et ça m'a offusqué sur le coup mais à bien y penser oui, je suis naïve parce que je pensais vraiment que ça arriverait, l'illumination, la guérison, le frère André ou je sais pas quoi. Ridicule.
Je réalise que même si j'avais déménagé en Chine, je ne me sentirais pas mieux. La solution à mes bébittes est pas là-bas, quel qu'il soit. Elle est ici-et-juste-en-moi.
J'aimerais que quelqu'un me prenne par la main et me fasse danser un peu, comme ça, juste pour le plaisir de tourner. J'aimerais qu'on m'invite à boire un café et que finalement, on me laisse pleurer de manière incohérente sans chercher à jouer à la psy, juste me laisser pleurer et m'écouter radoter des je m'excuse je sais vraiment pas pourquoi je pleure, hocher la tête en souriant, ne pas dire que c'est pas grave parce que oui ça l'est, tout le monde le sait que c'est grave mais personne ose vraiment me le dire parce que ben oui, moi aussi je le sais que j'ai l'air déprimée.
Ce qui me fâche vraiment c'est les causes inconnues. C'est comme du brouillard partout, du brouillard sur ma tête, pas vraiment dans ma tête c'est plus haut que ça, ça plane par-dessus moi et ça m'empêche d'émerger, un brouillard dense dans lequel on ralentit, on arrête pas vraiment mais on a la visibilité réduite presque au néant.
Mes parents chuchotent dépression comme si c'était un mot interdit et que la foudre allait s'abattre sur nous si on le répétait trop fort devant témoin et moi je n'en sais rien.
Je sais juste que je suis en train d'organiser mon départ d'Hochelaga et que même si ça me brise le coeur, je sais que c'est la bonne décision à prendre.

mardi 16 novembre 2010

Lundi après-midi.

J'essaie de me sortir de moi.

Les néons agressants et l'accent français, j'ai mal à la tête. Parfois j'ai l'impression d'être à ma place, ici, parmi eux, d'autres fois je rage, je grince des dents, je me referme.

Je m'ennuie de je ne sais quoi, je fais une belle romantique, dans le sens pas agréable du terme. Le vague à l'âme, la nostalgie et pourtant, le pas léger dans la ruelle, je cherche encore les bons mots, toujours les bons mots pour dire l'innommable, mais doit-il seulement être nommé ?!

J'ai un creux dans l'estomac, un creux qui n'arrive pas à se remplir. Je m'inquiète constamment. La nuit toutes les raisons sont bonnes pour ne pas dormir. Penser à comment payer le loyer et visa qui s'accumule et vidéotron crisse c'est ben cher avoir plus que quatre postes à la télé et le théâtre et des fois oui ça serait le fun avoir assez d'argent pour deux ou trois bières avec les amours du bac.

Prier sans trop savoir comment faire, sans trop y croire vraiment non plus, en me sentant pas assez formée pour le faire, prier pour qu'un employeur me rappelle vraiment n'importe lequel je ne suis plus sélective.

Et pourtant, le moins je dors, le plus je profite du sommeil.

M'inquiéter aussi pour les travaux qui ne se rédigeront pas seuls, les travaux dans lesquels je n'excelle pas, pourquoi ?! Manque de motivation ? J'ai tellement désiré être dans ce programme... Dure adaptation face à la vie montréalaise ? Sûrement. Je retourne souvent chez mes parents pour me ressourcer mais je n'y arrive pas vraiment.

Presque envie de pleurer l'époque où tout était stable, l'amoureux, la carrière, l'avenir, c'était plus facile de croire en quelque chose, d'être heureuse. La vie était belle, si finement fissurée qu'elle en paraissait lisse, texturée.

La Coloc est souvent chez son nouveau copain et c'est correct, l'appart est grand quand je me promène nue après avoir fermé tous les rideaux et toutes les lumières, je ne peux plus voir mon reflet dans aucun miroir et au-delà de la grisaille et de la tête dans un étau, enfin, je me sens un peu bien.

Des odeurs, des moments

Je suis chez mes parents cette semaine, un trop-plein de rien qui me pousse à aller me ressourcer là-bas. Je pensais aux odeurs hier soir quand je me suis levée pour aller me chercher un verre d'eau. Mon père venait juste de revenir de travailler, et ça sentait l'ether. Ça sent toujours un peu l'ether quand mon père est là parce que c'est son métier, jouer avec des explosifs. L'odeur de l'herbe qu'on coupe me fait aussi penser à lui, à lui et à des pantalons de travail vert délavé, des grosses bottes de travail.

L'odeur des clémentines me fait penser à ma mère, à ma mère dans une grosse doudou en laine qui mange des clémentines en écoutant des films de Noël.
Quand je suis arrivée dans mon appartement, dans la cuisine, ça sentait chez Audrey-Jade, mon amie d'enfance, un mélange de nappe humide qu'on vient d'essuyer et de bonheur, je vois pas d'autres mélanges possibles.
J'ai réalisé récemment que je n'avais plus de souvenirs olfactifs de Marc-André. Je ne me souviens plus avec certitude de son parfum, de ni l'odeur de sa maison. Je me souviens des petites choses banales, l'odeur du pelage de son chien quand on venait de le faire nettoyer, l'odeur du bois dans sa chambre sa table de chevet sur laquelle on mettait nos cadrans et nos chicanes avec de se coucher, je pense que je me souviens aussi de l'odeur de ses draps, un mélange de sexe et de sommeil.
Quand j'ouvre la porte de l'armoire près de la télé, ça sent le clou de giroffle et la cannelle. Des dizaines d'années de souvenirs, des dvd de mes spectacles au secondaire, des chandelles, des choses trop belles pour qu'on les brûle. Des revues littéraires, des journaux, des découpures d'articles. Une photo de grand-papa. De l'alcool fort que mes parents boivent jamais.
Mon odeur préférée.

dimanche 14 novembre 2010

Hommage à Dr. Phil

On m'a dit que le blog était trop sombre. « Textes sombres sur fonds sombres ».

C'est vrai que c'est novembre et qu'en novembre, je profite souvent du fait que j'ai pas besoin d'avoir une raison pour être déprimée et manger du sorbet sans me sentir coupable. Je veux dire, novembre, le mois déprimant, logique implacable.

Reste que je peux être heureuse. Si tu veux tout savoir, il y a même un shitload de choses qui me rendent heureuse - et particulièrement en novembre.

Porter mon manteau rouge d'hiver. Me faire teindre en blonde. Boire un chocolat chaud. Écouter La chanson des vieux amants de Brel pis trouver ça don ben beau. Dévorer une saison de Sex and the city et abuser d'écrire des quotes sur mes statuts Facebook. Faire semblant que je sais parler en anglais parfaitement. Aller au théâtre. Faire des listes de choses que je fais jamais. Écouter La Galère dans mon salon vraiment pas fashion avec La Voisine pis être juste bien. Aller au cours de monopalme. Penser que j'ai des frais de retard monstrueux sur mon compte étudiant à la bibliothèque pis finalement non. Arriver en bas des escaliers en même temps que le métro le matin. La madame qui joue du violon le soir à la station de métro. Ah pis aussi tous les gens qui jouent des chansons de Nintendo avec genre des poubelles pis des petits pianos d'enfants à Berri-UQAM. Être trop intense. Regarder un ami marcher entre les craques du plancher parce que moi je le ferai pas mais regarder quelqu'un d'autre le faire ça fait sourire. Boire un thé au jasmin ou bedon un thé chai. Manger du Kraft Dinner à une heure pas possible de la nuit juste parce que c'est bon. Imprimer un travail le matin de la remise. Blonde et Légale au canal V après souper. Découvrir Family Guy par un heureux hasard. Le crémage au chocolat blanc de ma grand-mère. Mon blog même si y'est trop sombre des fois. Et comme je suis une fille cheesy je vais ajouter que ce qui me rend ben ben heureuse les jours frettes de novembre c'est quand tu commentes une estie de niaiserie sur mes statuts facebook c'est comme un fou rire garanti.



Alors voilà.

Le fond est toujours noir et l'image flou, les propos sont un peu moins deep, j'ai pas de smooky eyes pour accompagner le tout mais...



C'est vrai qu'avec un peu d'Hannah, c'est un peu plus gai ici !

vendredi 12 novembre 2010

Des fois y'a juste rien à dire.
On sert son oreiller contre sa poitrine et on essaie d'exister un peu moins.
On attend que ça passe.