mercredi 28 juillet 2010

Notre immeuble

La vie montréalaise m'appelle avec beaucoup d'ardeur depuis quelques jours. La liberté qu'elle m'offre aussi m'enchante. Un lundi soir au Cabaret Mado avec Roxanne et François, des litres de sangria, une bouteille de champagne gratuite, du karaoké, et me voilà avide de découvrir ce que la nuit me réserve...les six autres jours de la semaine.

En voiture vers l'appart, je regarde les appartements qui bordent notre quartier et je trouve ça beau, étrangement beau. Pas beau comme sur le Plateau, pas beau-vieillot, juste beau. Les arbres, les briques disparates sur les façades un peu défraîchies, les escaliers qui mon dieu me semblent tellement branlantes, les poubelles disposées presque artistiquement en bordure de la rue, les commerces qui poussent sans aucune disposition réelle ou organisée...

La nouvelle auteure du blog avec moi, c'est Roxanne, ma voisine. Je pouvais difficilement avoir un meilleur pressentiment que le jour où je lui ai donné le numéro de téléphone de notre proprio en disant, tu vas voir, l'immeuble est laid mais bien situé et puis, y'a des 3 et demi à louer !

Parce que, soyons honnêtes : l'immeuble est laid. De tous les jolis appartements mentionnés précédemment, le nôtre se classe dans une catégorie autre, celle des blocs appartements sans âme. Beige, gris, poussiéreux. La cour arrière est parfaite pour fumer des joints et se tripoter en toute quiétude - quand on a pas de lit dans un appart, on se trouve des alternatives.

L'immeuble est laid mais attachant. L'odeur dans l'escalier, je me sens un peu chez moi chaque fois que j'y grimpe. C'est impersonnel mais ça me plait, ça correspond à l'idée de Montréal que je me faisais, il y a quelques années, le Montréal auquel je rêvais d'appartenir.

Maintenant que j'y suis...
Je n'échangerai en rien ma place dans cet immeuble.

Et pour compenser, je peinture compulsivement les murs en jaune, orange, vert, bleu, je colle des poissons rouges dans ma salle de bain et j'installe les rideaux roses les plus quétaines qu'Hochelaga ait accueilli.

La vie est belle, sur Hochelanuit.

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