C'est un peu douloureux.
Sortir Valleyfield - parce que oui, c'est de ça dont il s'agit - de moi. Je sais pas si ça se peut vraiment. C'est plutôt sortir de son confort, sortir des zones archi connues, des zones tracées dessinées parcourues et aimées.
Des fois je me dis que j'aurai don pas du déménager à Montréal.
Habituellement, y'a toujours quelque chose qui me ramène les deux pieds sur terre.
Genre croiser des gars avec qui j'allais au secondaire coiffés de ridicules perruques qui font exploser des feux d'artifices cheaps devant le bar du coin.
Même les junkies d'Hochelaga trouvent ça out.
samedi 31 juillet 2010
mercredi 28 juillet 2010
Notre immeuble
La vie montréalaise m'appelle avec beaucoup d'ardeur depuis quelques jours. La liberté qu'elle m'offre aussi m'enchante. Un lundi soir au Cabaret Mado avec Roxanne et François, des litres de sangria, une bouteille de champagne gratuite, du karaoké, et me voilà avide de découvrir ce que la nuit me réserve...les six autres jours de la semaine.
En voiture vers l'appart, je regarde les appartements qui bordent notre quartier et je trouve ça beau, étrangement beau. Pas beau comme sur le Plateau, pas beau-vieillot, juste beau. Les arbres, les briques disparates sur les façades un peu défraîchies, les escaliers qui mon dieu me semblent tellement branlantes, les poubelles disposées presque artistiquement en bordure de la rue, les commerces qui poussent sans aucune disposition réelle ou organisée...
La nouvelle auteure du blog avec moi, c'est Roxanne, ma voisine. Je pouvais difficilement avoir un meilleur pressentiment que le jour où je lui ai donné le numéro de téléphone de notre proprio en disant, tu vas voir, l'immeuble est laid mais bien situé et puis, y'a des 3 et demi à louer !
Parce que, soyons honnêtes : l'immeuble est laid. De tous les jolis appartements mentionnés précédemment, le nôtre se classe dans une catégorie autre, celle des blocs appartements sans âme. Beige, gris, poussiéreux. La cour arrière est parfaite pour fumer des joints et se tripoter en toute quiétude - quand on a pas de lit dans un appart, on se trouve des alternatives.
L'immeuble est laid mais attachant. L'odeur dans l'escalier, je me sens un peu chez moi chaque fois que j'y grimpe. C'est impersonnel mais ça me plait, ça correspond à l'idée de Montréal que je me faisais, il y a quelques années, le Montréal auquel je rêvais d'appartenir.
Maintenant que j'y suis...
Je n'échangerai en rien ma place dans cet immeuble.
Et pour compenser, je peinture compulsivement les murs en jaune, orange, vert, bleu, je colle des poissons rouges dans ma salle de bain et j'installe les rideaux roses les plus quétaines qu'Hochelaga ait accueilli.
La vie est belle, sur Hochelanuit.
En voiture vers l'appart, je regarde les appartements qui bordent notre quartier et je trouve ça beau, étrangement beau. Pas beau comme sur le Plateau, pas beau-vieillot, juste beau. Les arbres, les briques disparates sur les façades un peu défraîchies, les escaliers qui mon dieu me semblent tellement branlantes, les poubelles disposées presque artistiquement en bordure de la rue, les commerces qui poussent sans aucune disposition réelle ou organisée...
La nouvelle auteure du blog avec moi, c'est Roxanne, ma voisine. Je pouvais difficilement avoir un meilleur pressentiment que le jour où je lui ai donné le numéro de téléphone de notre proprio en disant, tu vas voir, l'immeuble est laid mais bien situé et puis, y'a des 3 et demi à louer !
Parce que, soyons honnêtes : l'immeuble est laid. De tous les jolis appartements mentionnés précédemment, le nôtre se classe dans une catégorie autre, celle des blocs appartements sans âme. Beige, gris, poussiéreux. La cour arrière est parfaite pour fumer des joints et se tripoter en toute quiétude - quand on a pas de lit dans un appart, on se trouve des alternatives.
L'immeuble est laid mais attachant. L'odeur dans l'escalier, je me sens un peu chez moi chaque fois que j'y grimpe. C'est impersonnel mais ça me plait, ça correspond à l'idée de Montréal que je me faisais, il y a quelques années, le Montréal auquel je rêvais d'appartenir.
Maintenant que j'y suis...
Je n'échangerai en rien ma place dans cet immeuble.
Et pour compenser, je peinture compulsivement les murs en jaune, orange, vert, bleu, je colle des poissons rouges dans ma salle de bain et j'installe les rideaux roses les plus quétaines qu'Hochelaga ait accueilli.
La vie est belle, sur Hochelanuit.
dimanche 25 juillet 2010
L'Atomic Café
Samedi soir un peu solitaire.
La veille, je suis sortie, j'ai même croisé Amélie au détour d'un coin de rue, qui revenait de sa soirée karaoké, et moi un peu pompette, j'avais partagé mes idéaux avec un homme passionnant au St-Sulpice. Donc, en ce lendemain de douce euphorie, je suis un peu fatiguée, un peu nostalgique.
Je suis installée au Atomic Café, sur la fameuse promenade Ontario, un peu surprise de trouver cet endroit qui aurait pu avoir pignon sur rue en plein Plateau, mais qui se découvre un peu comme un trésor dans ce HoMa wannabe huppé.
J'en suis a mon deuxième moccachino. Je ne dormirai pas de la nuit, mais je m'en fous. Mes nuits sont toujours étranges ces temps ci, oscillant entre le fantastique et le dépressif. Alors je m'empiffre de crème fouettée et je me laisse bercer au son de Léonard Cohen.
J'aime l'ambiance un peu rétro de cet endroit, la décoration inspirée des années 50, aux couleurs vives et a l'aspect intello. A l'arrière, on peut louer des films de répertoires, des films de collections. On y met le pied, et on s'y sent tout de suite plus intelligent.
Petit joyau de mon quartier, ce Atomic Café, ou l'on me comptera desormais parmi les habitués.
La veille, je suis sortie, j'ai même croisé Amélie au détour d'un coin de rue, qui revenait de sa soirée karaoké, et moi un peu pompette, j'avais partagé mes idéaux avec un homme passionnant au St-Sulpice. Donc, en ce lendemain de douce euphorie, je suis un peu fatiguée, un peu nostalgique.
Je suis installée au Atomic Café, sur la fameuse promenade Ontario, un peu surprise de trouver cet endroit qui aurait pu avoir pignon sur rue en plein Plateau, mais qui se découvre un peu comme un trésor dans ce HoMa wannabe huppé.
J'en suis a mon deuxième moccachino. Je ne dormirai pas de la nuit, mais je m'en fous. Mes nuits sont toujours étranges ces temps ci, oscillant entre le fantastique et le dépressif. Alors je m'empiffre de crème fouettée et je me laisse bercer au son de Léonard Cohen.
J'aime l'ambiance un peu rétro de cet endroit, la décoration inspirée des années 50, aux couleurs vives et a l'aspect intello. A l'arrière, on peut louer des films de répertoires, des films de collections. On y met le pied, et on s'y sent tout de suite plus intelligent.
Petit joyau de mon quartier, ce Atomic Café, ou l'on me comptera desormais parmi les habitués.
mercredi 21 juillet 2010
Les deux côtés de la médaille
Lundi soir. La Coloc et moi, on est super exaltée. On se promène dans le quartier, à la découverte de notre patrie d'adoption. Le but ? Les fameuses Promenades Ontario, dont j'ai entendu parler maintes fois mais jamais fréquenté officiellement.
On découvre un petit resto nouveau genre, le Patate & Ciboulette, là où on peut manger des patates farcies divines et acheter des macarons du Point G. Un vrai régal...beaucoup trop près de l'appart pour que ce soit bon pour nos hanches.
En remontant Hochelaga, avec un café glacé en mains, satisfaites de notre expédition, on se risque à dire que fuck, finalement, Hochelaga, c'est super hipster, man. On appelle ça HoMa et ça devient le futur Plateau dans pas long.
Au même moment, on fait la rencontre avec notre première seringue.
Par terre, devant nous, au coin de notre rue. Une vraie seringue.
Comme deux touristes, on la regarde, indécises, se demandant si c'est vraiment ça. On compose le 311, ça doit ben exister un 1-800-seringue dans Hochelaga !
On parlait moins, après.
C'est un peu ça, Hochelaga. Des seringues et des patates farcies qui cohabitent.
Mais à ma mère, j'ai juste raconté l'épisode des patates. Faut choisir ses combats.
On découvre un petit resto nouveau genre, le Patate & Ciboulette, là où on peut manger des patates farcies divines et acheter des macarons du Point G. Un vrai régal...beaucoup trop près de l'appart pour que ce soit bon pour nos hanches.
En remontant Hochelaga, avec un café glacé en mains, satisfaites de notre expédition, on se risque à dire que fuck, finalement, Hochelaga, c'est super hipster, man. On appelle ça HoMa et ça devient le futur Plateau dans pas long.
Au même moment, on fait la rencontre avec notre première seringue.
Par terre, devant nous, au coin de notre rue. Une vraie seringue.
Comme deux touristes, on la regarde, indécises, se demandant si c'est vraiment ça. On compose le 311, ça doit ben exister un 1-800-seringue dans Hochelaga !
On parlait moins, après.
C'est un peu ça, Hochelaga. Des seringues et des patates farcies qui cohabitent.
Mais à ma mère, j'ai juste raconté l'épisode des patates. Faut choisir ses combats.
lundi 19 juillet 2010
Encore plus louche qu'Hochelaga - ou presque.
Un samedi soir au Bingo Masson.
Des dames en jaquette déambule près de la batisse, en fumant. On se fait regarder comme si on était des délinquants. On est énervé, nos sandales claquent sur le bitume. On s'en va jouer au bingo et on trouve ça fucking intense.
À l'intérieur, une nouvelle hiérarchie s'établie : il y a ceux qui connaissent ça, et il y a les parias - genre nous. On ne connait rien, on parle trop fort mais je crois qu'on est attachant, en quelque sorte.
Tant et aussi longtemps qu'on ne gagnera pas.
On achète des gratteux instantanés - et je deviens une vraie gambleuse, sous les rires de mes amis. Gratte, gratte, pas plus que 5$ de tickets et on rit parce que voyons don, des jeunes adultes au bingo de nuit. Et pourtant...
C'est un plaisir sous-estimé, ohh oui. Le bingo, c'est pas pour les cardiaques ! C'est stressant. Et on sait que la fin du jeu arrive quand on entend le chuchotement incessant des habitués qui connaissent ça. Le O 69 nous fait toujours pouffer de rire et on s'assoit au même endroit, derrière une colonne. Des fois ça va trop vite, on comprend pu rien, gère ton N47, fuck !
Et tant et aussi longtemps que je ne serai pas casée, je continuerai inlassablement à amener mes premières dates jouer au Bingo Masson : meilleur moyen de savoir si le gars est à la hauteur de ma vie de crazy bitch.
Là, ou au karaoké, mais ça, c'est une autre histoire...
Des dames en jaquette déambule près de la batisse, en fumant. On se fait regarder comme si on était des délinquants. On est énervé, nos sandales claquent sur le bitume. On s'en va jouer au bingo et on trouve ça fucking intense.
À l'intérieur, une nouvelle hiérarchie s'établie : il y a ceux qui connaissent ça, et il y a les parias - genre nous. On ne connait rien, on parle trop fort mais je crois qu'on est attachant, en quelque sorte.
Tant et aussi longtemps qu'on ne gagnera pas.
On achète des gratteux instantanés - et je deviens une vraie gambleuse, sous les rires de mes amis. Gratte, gratte, pas plus que 5$ de tickets et on rit parce que voyons don, des jeunes adultes au bingo de nuit. Et pourtant...
C'est un plaisir sous-estimé, ohh oui. Le bingo, c'est pas pour les cardiaques ! C'est stressant. Et on sait que la fin du jeu arrive quand on entend le chuchotement incessant des habitués qui connaissent ça. Le O 69 nous fait toujours pouffer de rire et on s'assoit au même endroit, derrière une colonne. Des fois ça va trop vite, on comprend pu rien, gère ton N47, fuck !
Et tant et aussi longtemps que je ne serai pas casée, je continuerai inlassablement à amener mes premières dates jouer au Bingo Masson : meilleur moyen de savoir si le gars est à la hauteur de ma vie de crazy bitch.
Là, ou au karaoké, mais ça, c'est une autre histoire...
mercredi 14 juillet 2010
Glamourous
Ce soir, on se la joue glamour.
On va à la première médiatique de Miam,miam!, une pièce de théâtre présentée au TNM dans le cadre du Festival Juste pour Rire, grâce à mon amie merveilleuse qui a pleins de contacts.
Et après ? Radiolounge. Le paradis du douchebag, du chandail Ed Hardy et des poteaux de strip-tease.
Tuez-moi maintenant.
On va à la première médiatique de Miam,miam!, une pièce de théâtre présentée au TNM dans le cadre du Festival Juste pour Rire, grâce à mon amie merveilleuse qui a pleins de contacts.
Et après ? Radiolounge. Le paradis du douchebag, du chandail Ed Hardy et des poteaux de strip-tease.
Tuez-moi maintenant.
mardi 13 juillet 2010
Sweet banlieue
Ce soir, je reste en campagne, chez mes parents.
Pas d'élucubrations de quartier, parce que fuck, je suis fatiguée.
Hier soir, c'était la débandade à Montréal : un gigantesque détour à 2hrs du matin pour aller sur l'autoroute, un verre de contact qui décide de foutre le camp en plein centre ville et la lumière jaune de mon char qui allume pour me narguer, nanana, tu vas manquer de gaz !
Ce soir, je reste en campagne. Les bières vides traînent près de l'évier et il va faire chaud, beaucoup trop chaud demain soir quand je vais y retourner, c'est pas grave.
Ce soir je reste en campagne et je me couche tôt.
Ménagère
Je frotte le plancher noirci par la poussière collée dans le salon en écoutant Damien Rice dans mon iPod, and is he bold enough to take you on ?, do you feel like you belong ? , and does he drive you wild or just midly free?, what about me ? et je pense à lui et à tous nos rendez-vous manqués et aux conneries de destin et de confiance au futur et fuck, je frotte encore plus fort.
Je ne suis pas vraiment une femme d'intérieure malgré toute mon ambition, je comprends pas trop comment nettoyer un four ou encore de quelle manière faire briller un bain, mais j'essaie au moins. Je sais pas comment faire cuire efficacement du Kraft Dinner, je rate toujours mes jellos et faire du riz est ma seule réussite culinaire.
Et ça me fait peur, tout ça. L'appartement, la nouvelle liberté...et être loin de ma mère. Toute seule. Oui, il y a les amis et les voisins et la coloc mais...toute seule quand même. Un peu plus maître de ma vie et peut-être pas si prête que ça à l'accepter.
Je ne suis pas vraiment une femme d'intérieure malgré toute mon ambition, je comprends pas trop comment nettoyer un four ou encore de quelle manière faire briller un bain, mais j'essaie au moins. Je sais pas comment faire cuire efficacement du Kraft Dinner, je rate toujours mes jellos et faire du riz est ma seule réussite culinaire.
Et ça me fait peur, tout ça. L'appartement, la nouvelle liberté...et être loin de ma mère. Toute seule. Oui, il y a les amis et les voisins et la coloc mais...toute seule quand même. Un peu plus maître de ma vie et peut-être pas si prête que ça à l'accepter.
Première nuit
Dans mon appartement presque vide, les quelques meubles font piètres figures.
Il dort sur le sofa, sa respiration emplie tout, déjà ; encore.
La chaleur écrasante ne vient pas à bout de mon sommeil, mes paupières grandes ouvertes, j'admire la vue sur le balcon, silencieusement. Il y a bien assez de bruits comme ça.
Un chien jappe au loin et l'autobus passe, invariablement, devant la fenêtre, et les planchers tremblent un peu. Je me promène dans la noirceur, je m'habitue aux contours de ce nouveau chez moi.
Je n'ai pas de lit encore, juste ces vieux sofas. La tête sur le coussin, je tente de trouver une position dans laquelle je pourrais rêver mais voilà, il semblerait qu'à Hochelaga, mes rêves soient vides.
Je tends la main pour empoigner brièvement la sienne, je suis heureuse qu'il soit là pour ma première nuit ici. Chastement, je m'enroule dans la couette et j'écoute des passants se disputer à propos de leur game de poker.
Je sens que je vais me plaire ici.
Il dort sur le sofa, sa respiration emplie tout, déjà ; encore.
La chaleur écrasante ne vient pas à bout de mon sommeil, mes paupières grandes ouvertes, j'admire la vue sur le balcon, silencieusement. Il y a bien assez de bruits comme ça.
Un chien jappe au loin et l'autobus passe, invariablement, devant la fenêtre, et les planchers tremblent un peu. Je me promène dans la noirceur, je m'habitue aux contours de ce nouveau chez moi.
Je n'ai pas de lit encore, juste ces vieux sofas. La tête sur le coussin, je tente de trouver une position dans laquelle je pourrais rêver mais voilà, il semblerait qu'à Hochelaga, mes rêves soient vides.
Je tends la main pour empoigner brièvement la sienne, je suis heureuse qu'il soit là pour ma première nuit ici. Chastement, je m'enroule dans la couette et j'écoute des passants se disputer à propos de leur game de poker.
Je sens que je vais me plaire ici.
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