lundi 27 septembre 2010

C'est pour ça que je vis à Montréal

« Le théâtre c'est un spectacle mais vous savez, du théâtre, des spectacles, il y a en partout. Vous vous promenez, vous observez les balcons, les gens qui crient, qui pleurent, qui rient, les bouteilles de bière qui volent dans les airs, les nouveaux bébés qu'on amène dans les p'tits logis, vous vous promenez dans les rues et c'est ça la vie spectaculaire. »

Un prof particulièrement inspiré.

dimanche 26 septembre 2010

Fraises et paillettes

Quand je suis toute seule à l'appart du bonheur, je mets du gloss juicy aux fraises et paillettes et je me trouve drôle, en pyjama, les babines reluisantes, avec ma tasse de thé et ma montagne de textes à lire.

On est rendu à la dernière semaine de septembre et je l'ai pas vu passé. Je crois que je suis en train de m'installer dans une routine confortable et rassurante, avec les amis-lumières, les amis-merveilles du baccalauréat, avec mes séances défoulantes de sport, mes cours intéressants...et ceux moins le fun, on peut pas tout avoir, entre les pièces de théâtre grandioses et...les moins réussies, je veux dire, je crois que je m'installe tranquillement dans ma vie.

samedi 25 septembre 2010

Ça faisait longtemps que la nuit n'avait pas été aussi claire.

Tout d'un coup, la roche dans le coeur et dans la poitrine et dans chaque articulation de mon corps s'est émietté, j'ai senti monté en moi une émotion incontrôlable, j'ai pleuré, pleuré, pleuré, sous la voix de Sébastien qui chantait yeah I'm free, free falling... comme j'avais pas pleuré depuis genre vraiment beaucoup de temps, je pleurais pas sur mes propres petits problèmes de filles mélodramatique, je pleurais parce que c'était beau, c'était ça, c'était vrai.

On me parle chaque jour dans mes cours qu'il n'est pas nécessaire d'en faire beaucoup, au contraire, qu'on doit faire peu mais faire vrai. Et c'était exactement ça.

lundi 20 septembre 2010

Des fois je me dis qu'on a pas d'allure.
On écrit directement sur le frigidaire avec un gros crayon mauve, ne pas oublier de sortir le recyclage.
Y'a toujours une deux trois dix bières vides qui traînent dans des endroits incongrus.
Le lavabo déborde de vaisselle, on lave les assiettes aléatoirement.
Je peux pas vraiment dormir

La perruche me réveille quand y'est assez tard, j'oublie souvent de fermer la télé, je bois du Cream Soda Diet comme de l'eau pour pas manger et mon lit est grand pour moi toute seule, même avec des peluches et des oreillers.

J'ai pas vraiment écrit rien depuis que je suis ici et ça m'attriste, moi qui pensait être inspirée, moi qui pensait être transcendée. J'écris des en attendant d'avoir d'autres accidents littéraires, dans l'angoisse que ça arrivera peut-être pu jamais.

vendredi 17 septembre 2010

Éthylique

Il pleuvait hier soir, très très fort. Je marchais dans les flaques d'eau avec mes petites ballerines mauves qui s'imbibaient et je me disais que la soirée allait être longue.

Après le spectacle, après les rires, après les accolades, la bière et dans mon cas, une petite humiliation. D'autres bières, vite, ça presse. «Tue-moi juste un peu, juste pour une heure, le temps qu'il s'en aille!» J'avais pourtant dit que les gars en théâtre, c'était fini. Des shooters. La fête d'une nouvelle amie du bacc. Ça goûte l'eau, ça goûte bon, encore.

L'Edgar Hypertaverne où tout était vraiment chill, même si on avait simplement pas notre place, on l'a prise quand même. Parmi les femmes à paillettes et les hommes à gros bras, une poignée de «futurs artistes» apprenaient à mieux se connaître.

On sort du bar, la débandade, l'accumulation de taxis et de moments absurdes, les discussions un peu trop à coeur ouvert mais anyway, on se doit d'être amis, 20 personnes enfermées dans un programme d'art pendant 3 ans, ça vaut peut-être mieux tous les avoir frenché avant la fin de la première année - ou pas.

Puis, les déambulations, les souliers mouillés oubliés depuis longtemps, les poings qui cognent la table du Miami, la lasagne à 4 heures du matin, le vent d'automne qui siffle, s'échouer dans mon salon, ils s'entortillent dans des draps, ils dorment tous. Je dépose mes souliers dehors, contre la bordure de ma fenêtre, ils puent.

Mais moi je souris, j'ai la tête grosse comme une marmite et le coeur sur le point d'exploser.

mercredi 15 septembre 2010

Choryphée

Je respire l'air froid à goulots et je me calme.
La semaine a été longue, à grapiller par ci par là des moments de tranquillité - mais je n'en aurai pas voulu plus, je suis bien comme ça, constamment entourée, traînée d'un port à un autre, j'accueille des gens sur mon balcon et ça me fait sourire, le cendrier est plein, il faudrait réellement laver de la vaisselle, les vieilles bouteilles collantes gigotent au fond de la boîte et je ne dois pas oublier de sortir les poubelles demain matin.

Je chante à la perruche des chants d'une tragédie grecque en riant comme je ne l'ai pas souvent fait depuis longtemps, je ris, je suis toute seule et je ris simplement de me voir si heureuse au milieu du désordre et de la pagaille, il n'aurait jamais voulu mettre le pied ici, avec l'appartement dans cet état, on essaie même plus de cacher la couleur des sofas, la bouilloire siffle et je ris encore, il fait un peu froid, j'ai mis du vernis à ongle vert sur mes orteilles et il me semble que c'est vraiment la touche finale à mon portrait idéal, peut-être pas parfait mais tout proche de l'être.

les balbutiements amers d'une autre journée sans crème

J'comprend plus vraiment. J'suis là, sur mon beau balcon d'Hochelaga, à boire un thé et fumer une clope, quand j'me rend compte qu'une certaine amertume me monte à la gorge. Non, le thé ne me cause pas de reflux gastrique. C'est simple, c'est comme une crise existentielle. J'ai tout ce que j'ai toujours voulu: ma maison à moi, mes études en danse, j'ai été pris dans une troupe de danse qui me fait rêver, j'ai une vie pleine de rebondissements... mais je suis tout vide en dedans. Tout gris. Incolore. Je ne comprend plus.

J'sais plus vraiment quoi me dire ou quoi faire... de la vaisselle et du lavage, sûrement. Oui. Du ménage.

mardi 7 septembre 2010

Égalité

Dans mes choses préférées de Montréal, il y a d'abord les bruits de la nuit - qui sont vraiment différents de Valleyfield, fuck, oui, et il y a les gens dans le métro. J'adore observer les gens dans le métro, imaginer leur histoire, leurs amis, la tonalité de leur voix, espionner des conversations tendres entre un mexicain dans la quarantaine et sa jeune amante adorable, gimme back my gum !, no honey, a gift is a gift, pis trouver ça beau.

Life is good... that's what she said.

Bon, bon, bon...on est le jour et je ne suis pas dans Hochelaga, mais j'avais quand même envie de poster que:

1- Boire un latte tout en mangeant un croissant au Starbucks en écoutant de la musique semi-jazz, on aime ça.

2- Je fais tout pour oublier que j'ai un cours de conditionnement aquatique a.k.a "le cours qui mettra fin à mes jours", cet après-midi!

3- J'ai une soirée trop remplie pour la vie (pour faire changement...)

4- ...et que maudit, j'sais pas pourquoi, mais j'aime ça blogger! C'est presque viscéral comme envie... ça passe bien aussi dans un Starbucks...sur un p'tit fond de musique semi-jazz... dou dou douu dou dou douuuu...

À peluche, les p'tits!

lundi 6 septembre 2010

Des fois c'est plus fort que moi

Je pensais pas que ça serait si dur, je veux dire, la vie comme ça, presque toute seule, entourée de pleins d'amis-lumières formidables - et heureusement - mais je veux dire, quand même, presque toute seule.

Faire la vaisselle en chantant il était une fois des gens heureux et m'empêcher de penser à toi. Des fois ça revient comme ça, pour rien, au détour d'une pile d'assiettes sales, je pense à toi et ça fait mal, je m'accote sur le comptoir de ma cuisine jaune et je me dis, woah. Est-ce que je serai rendue là où je suis si on était resté ensemble, si tu n'étais pas parti ? Est-ce que je serai à la veille de commencer mon programme en théâtre, à l'aube de la vraie vie, celle que j'ai toujours voulu avoir, après une ellipse de deux ans ? Je ne sais pas. Je ne crois pas.

Je ne sais pas pourquoi je pense à toi. Peut-être parce que demain, le 7, bon, oui, tous les sept du mois je pense à toi, je m'adresse à toi en parlant au tu dans ma tête et fuck c'est un peu drôle parce que tu ne lis jamais les choses qui te concernent, tu détestes ça, et je suis là, les mains pleines de savon, à me dire que tu ne me verras jamais devenir cette femme que je désirais tant être.
Je fumais ma première cigarette hochelaguienne sur mon balcon en regardant courir sous la pluie des passants tellement éclectiques.

Je suis allée mettre un pyjama, je m'attaque à la vaisselle en attendant de descendre chez le voisin pour écouter un film, et voilà.

Demain, la grande école, ma troisième rentrée universitaire.
En espérant que ce soit la dernière.

Deux semaines plus tard

Et oui, voilà très exactement deux semaines que j'ai commencé mon DEC en danse (2e du nom, ne l'oublions pas) à Montréal et donc, que je suis emmenagé et tra la la. J'ai passé la moitié de ma première semaine à dormir dans le salon, car je n'avais pas encore reçu mon matelas. Maintenant que je l'ai, je suis HEUREUX! Papou a aussi trouvé une façon pour boucher le trou de ma chambre/salon double et tout ça, d'une manière BCBG/Batcave... et oui, j'aurai des bibliothèques tournantes comme 4e mur!

Je dois dire que j'adore Montréal et tous les petits plaisirs dont elle regorge. Je me dois impérativement d'aller faire un tour au Village des Valeurs coin Pie IX/Ontario, roi des fripperies Hochelaguéennes! J'enligne contrat de danse sur contrat de danse (des petits, mais quand même), je n'arrête jamais de bouger sauf quand vient le temps de faire de la vaisselle ou du lavage...et je les fais! Bon, parfois avec deux jours de retard, mais quand même!!

J'aime la solitude. J'aime me retrouver seul dans mon appart. Ça n'arrive pas souvent parce que ma coloc est souvent là, mais quand j'ai ma petite liberté, rien ne me fait plus plaisir que d'écouter du Kylie Minogue en bobettes en préparant des pâtes alfredo & poulet! Bobettes roses, merci.

J'aime les soirées folles avec les Jack's Four, ou les Hush Five ou mes amis de St-Lau qui habitent sur le plateau! J'ai même été invité à aller boire un thé chez des amis bientôt. Un thé oui, avec des p'tits biscuits!

Bref, ma chambre au #6 n'est toujours pas peinturée, mais j'y crois encore. Il me manque ma table de chevet et ma douillette (remplacée par un sleepingbag pour l'instant), mais je suis chez moi, j'ai mon home sweet home et quand je retourne à Valleyfield, je suis content de revoir Papou et Mamou et ils sont content de me revoir eux aussi.

dimanche 5 septembre 2010

Quand je regardais le soleil se lever, assise près de la porte-patio, ma bière au creux de mes genoux, le visage un peu barbouillé, avec des amis géniaux à mes côtés, je me suis dit que Montréal, c'était franchement l'endroit où je devais être exactement au moment où je l'étais.

Je déménage demain, j'envahis mon appartement avec mes vêtements (trop de vêtements,trop de vêtements) et de la nourriture pour douze personnes ou presque. Hochelaga, tu n'as qu'à bien te tenir !